Aller au contenu

Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Modestie, par laquelle il ne conteste et ne s’attaque ny à tous, comme aux plus grands et respectables, et à ceux qui sont beaucoup au dessoubs, ou en condition, ou en suffisance ; ny pour toutes choses, car c’est importunité ; ny opiniastrement, ny avec mots affirmatifs, resolutifs et magistrals, mais doux et moderez. De cecy a esté dict ailleurs. Voylà les trois chefs de debvoir des parens aux enfans expediez. Le quatriesme est de leur affection et communication avec eux, quand ils sont grands et capables, à ce qu’elle soit reiglée. Nous sçavons que l’affection est reciproque et naturelle entre les parens et les enfans ; mais elle est plus forte et plus naturelle des parens aux enfans, pource qu’il est donné de la nature allant en avant, poussant et avançant la vie du monde et sa durée. Celuy des enfans aux peres est à reculons, dont il ne marche si fort ne si naturellement, et semble plustost estre payement de debte et recognoissance du bienfaict, que purement un libre, simple et naturel amour. Dadvantage celuy qui donne et faict du bien ayme plus que celuy qui reçoit et doibt : dont le pere et tout ouvrier ayme plus qu’il n’est aymé. Les raisons de ceste proposition sont plusieurs. Tous ayment d’estre (lequel s’exerce et se monstre au mouvement et en l’action). Or celuy qui donne et faict bien à autruy est aucunement en celuy qui re