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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/127

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vient après la troisiesme partie et derniere de la justice privée et domestique, qui est des debvoirs des maistres et serviteurs. Sur quoy faut sçavoir la distinction des serviteurs, car il y en a principalement de trois sortes. Il y a les esclaves, dont tout le monde estoit plein au temps passé, et encore l’est-il, sauf en un quartier d’Europe, et n’y en a endroict plus net que la France. Ils n’ont en leur puissance ny corps ny biens, mais sont du tout à leurs maistres, qui les peuvent donner, engager, vendre, revendre, eschanger, et en faire comme bestes de service. De ceux-cy a esté parlé au long. Il y a les valets et serviteurs, gens libres, maistres de leurs personnes et biens, voire ne peuvent par contract ny autrement faire aucun prejudice à leur liberté ; mais ils doibvent honneur, obeyssance et service à tel certain temps et telles conditions qu’ils ont promis, et les maistres ont sur eux commandement, correction et chastiment avec moderation et discretion. Il y a les mercenaires, qui sont encore moins subjects, car ils ne doibvent