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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/140

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ont esté rendus par les gens de bien, et enjoinct de leur rendre par les prophetes et docteurs de ces temps, jouxte l’oracle du grand docteur de verité, qui porte d’obeyr à ceux qui sont assis en la chaire, nonobstant qu’ils imposent fardeaux insupportables, et qu’ils gouvernent mal. La troisiesme concerne tout l’estat, quand il le veust changer, ruiner, le voulant rendre d’electif hereditaire, ou bien d’aristocratique ou de democratique le faire monarchique ou autrement. En ce cas il luy faut resister et l’empescher par voye de justice ou autrement ; car il n’est pas maistre de l’estat, mais seulement gardien et depositaire. Mais cest affaire n’appartient pas à tous, ains aux tuteurs de l’estat, ou qui y ont interest, comme aux electeurs ez estats electifs, aux princes parens ez estats hereditaires, aux estats generaux ez estats qui ont loix fondamentales : et c’est le seul cas auquel il est loysible de resister au tyran. Et tout cecy est dict des subjects, ausquels n’est jamais permis d’attenter contre le prince souverain pour quelque cause que ce soit, et est coulpable de mort celuy qui attente, qui donne conseil, qui le veust et le pense seulement, disent les loix. Bien est-il permis à l’estranger, voire c’est chose très belle