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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/148

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poinct, se souvenant qu’il n’est à soy, mais à tous, et serviteur du public : (…). à ceste cause la loy de Moyse vouloit que les juges et les jugemens se tinssent aux portes des villes, affin qu’il fust aisé à chascun de s’y addresser. 3 il doibt aussi egalement recepvoir et escouter tous grands et petits, riches et pauvres, estre ouvert à tous ; dont un sage le compare à l’autel, auquel on s’addresse estant pressé et affligé, pour y recepvoir du secours et de la consolation. 4 mais ne se communiquer poinct à plusieurs, et ne se familiariser, si ce n’est avec fort peu, et iceux bien sages et sensez, et secrettement ; car cela avilit l’authorité, trouble et relasche la fermeté et vigueur necessaire. Cleon, appellé au gouvernement du public, assembla tous ses amis, et renonça à leur amitié, comme incompatible avec sa charge : car, dict Ciceron, celuy despouille le personnage d’amy qui soustient celuy de juge. 5 son office est principalement en deux choses, soustenir et garder l’honneur, la dignité et le droict de son souverain, et du public qu’il repre