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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/179

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nous avons dict cy-dessus que la douleur est le plus grand, et, à vray dire, le seul mal, le plus fascheux, qui se faict plus sentir, et où y a moins de remedes et d’advis. Toutesfois en voyci quelques-uns, qui regardent la raison, la justice, l’utilité, l’imitation et ressemblance aux grands et illustres. C’est une commune necessité d’endurer ; ce n’est pas raison de faire pour nous un miracle. Il ne se faut pas fascher s’il advient à quelqu’un ce qui peust advenir à chascun. C’est chose aussi naturelle, nous sommes nez à cela : en vouloir estre exempt est injustice. Il faut souffrir doucement les loix de nostre condition. Nous sommes pour vieillir, affoiblir, douloir, estre malades : il faut apprendre à souffrir ce que l’on ne peust esviter.