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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/180

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Si elle est longue, elle est legere et moderée, c’est honte de s’en plaindre ; si elle est violente, elle est courte, et met tost fin ou à soy, ou au patient, qui revient presque tout à un. (…). Et puis c’est le corps qui endure, ce n’est pas nous qui sommes offensez, car l’offense diminue de l’excellence et perfection de la chose ; et la maladie ou douleur, tant s’en faut qu’elle diminue, qu’au rebours elle sert de subject et d’occasion à une patience loüable, plus beaucoup que la santé ; et où il y a plus d’occasion de loüange, il n’y a pas moins de bien. Si le corps est instrument de l’esprit, qui se plaindra quand l’instrument s’usera en servant celuy à qui il est destiné ? Le corps est faict pour servir à l’esprit. Si l’esprit s’affligeoit pour ce qui arrive au corps, l’esprit serviroit au corps. Celuy-là ne seroit-il pas trop delicat qui crieroit et hueroit, pource que l’on luy auroit gasté sa robbe, que quelque espine la luy auroit