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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/197

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LIVRE 3 CHAPITRE 27


de la perte d’amis.

je comprends icy parens, enfans, et toutes cheres personnes. Premierement, faut sçavoir sur quoy est fondée ceste plaincte ou affliction pretendue, sur leur interest ou sur le nostre. Sur le leur ? Je me doubte que nous dirons ouy ; mais il ne nous en faut pas croire. C’est une ambitieuse feincte de pieté, par laquelle nous faisons mine de plaindre et nous douloir du mal d’autruy, du dommage public ; mais si nous tirons le rideau et sondons bien au vif, se trouvera que c’est le nostre particulier qui y est enveloppé, qui nous touche. Nous plaignons nostre chandelle qui s’y brusle et s’y consomme, ou est en danger. C’est plustost une espece d’envie que de vraye pieté ; car ce que nous lamentons tant soubs le mot de la perte de