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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/236

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dedans, mais en la vieillesse elles nous laissent comme tous noyez, ainsi que la mer sur la greve en son reflus : les douceurs que nous avons avallées si glouttement se fondent puis en amertumes et repentirs, et remplissent nos esprits d’un humeur venimeux qui les infecte et corrompt. Or comme la moderation et reigle aux voluptez est chose très belle et utile selon Dieu, nature, raison : aussi l’excez et dereiglement est la plus pernicieuse de toutes au public et au particulier. La volupté mal prinse ramollit et relasche la vigueur de l’esprit et du corps, (…) ; apoltronit et effemine les plus courageux, tesmoin Annibal ; dont les lacedemoniens, qui faisoient profession de mespriser toutes voluptez, estoient appellez hommes, et les atheniens mols et delicats, femmes. Xerxès, pour punir les babyloniens revoltez, et s’asseurer d’eux à l’advenir, leur osta les armes et exercices penibles et difficiles, et permit tous plaisirs et delices. Secondement elle chasse et bannit les vertus principales, qui ne peuvent durer soubs un