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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/24

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dire qu’où il y a simple parole et promesse, l’on n’y est poinct tenu ; mais si la foy donnée a esté revestue et authorisée par serment, comme au faict de Josué, l’on y est tenu pour le respect du nom de Dieu, mais qu’il est loysible après en jugement poursuyvre reparation de la tromperie ou violence. La foy donnée avec serment et intervention du nom de Dieu oblige plus que la simple promesse ; et l’enfraindre, qui includ parjure avec la perfidie, est beaucoup pire. Mais penser asseurer la foy par sermens nouveaux et estranges, comme plusieurs font, est superflu entre gens de bien, et inutile si l’on veust estre desloyal. Le meilleur est de jurer par le Dieu éternel, vengeur des mocqueurs de son nom, et infracteurs de la foy. La perfidie et le parjure est plus execrable que l’atheisme. L’atheiste qui ne croit poinct de Dieu ne luy faict pas tant d’injures, ne pensant poinct qu’il y en aye, que celuy qui le sçait, le croit, et le parjure par mocquerie. Celuy qui jure pour tromper se mocque evidemment de Dieu, et ne crainct que l’homme. C’est moindre mal de mescroire Dieu que s’en mocquer. L’horreur et le desreiglement de la perfidie et du parjure ne sçauroit