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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/249

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l’ambition, le desir de gloire et d’honneur (desquels a esté parlé cy-dessus) n’est pas du tout et en tout sens à condamner. Premierement il est très utile au public, selon que le monde vit ; car c’est luy qui cause la pluspart des belles actions, qui pousse les gens aux essays hazardeux, comme nous voyons en la pluspart des anciens, lesquels tous n’ont pas esté meinez d’un esprit philosophique ; de Socrates, Phocion, Aristides, Epaminondas, des Catons et Scipions ; par la seule vraye et vifve image de vertu, car plusieurs, et en bien plus grand nombre, ont esté poussez de l’esprit ; de Themistocles, d’Alexandre, de Caesar : et bien que ces beaux exploicts n’ayent pas esté chez leurs autheurs et operateurs vrayes œuvres de vertu, mais d’ambition, toutesfois les effects ont esté très utiles au public. Outre ceste consideration, encore, selon les sages, est-il excusable et permis en deux cas : l’un est aux choses bonnes et utiles, mais qui sont au-