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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/81

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convioit Xenophon à y envoyer ses enfans : car l’on y apprend, dict-il, la plus belle science du monde, qui est de bien commander et de bien obeyr, et où l’on forge les bons legislateurs, empereurs d’armes, magistrats, citoyens. Ils avoient ceste jeunesse et leur instruction en recommandation sur toutes choses, dont Antipater leur demandant cinquante enfans pour ostages, ils dirent qu’ils aymoient mieux donner deux fois autant d’hommes faicts. Or, avant entrer en ceste matiere, je veux donner icy un advertissement de poids. Il y en a qui travaillent fort à descouvrir leurs inclinations, et à quoy ils seront propres. Mais c’est chose si tendre, obscure et incertaine, qu’ à chasque fois l’on se trouve trompé après avoir fort despendu et travaillé. Parquoy, sans s’arrester à ces foibles et legeres divinations et prognostiques tirées des mouvemens de leur enfance, il faut leur donner une instruction universellement bonne et utile, par laquelle ils deviennent capables, prests et disposés à tout. C’est travailler à l’asseuré, et faire ce qu’il faut tousiours faire : ce sera une teincture bonne à recepvoir toutes les autres. Pour entrer maintenant en ceste matiere, nous la pourrons rapporter à trois poincts, former l’esprit,