Il appert, en effet, de ce poème de la Belle Dame sans Merci, de ce débat entre l’Amant et la Dame avisée, que celle-ci ne défend pas seulement sa tranquillité de cœur, sa crainte de toute passion violente, mais encore son honneur. Et ce mot est employé dans un sens très voisin de l’acception actuelle. À céder, la Dame a tout à perdre, l’Amant tout à gagner. Son opinion est que le sacrifice de l’honneur à la passion ne peut être compensé par ces protestations de fidélité où elle ne voit sagement qu’un aléa.
À beau parler, closes oreilles.
Plus loin, elle ajoute :
Car, en tels sermens, n’a rien ferme
Et les chétives qui s’y fient
En pleurent après mainte lerme.
Et encore :
On ne doit octroyer sinon
Quant la requeste est advenant,
Car se l’honneur ne retenon
Trop petit vaut le remanant.
J’en sais, dit-elle,