vivant dans la société civile, jouissant des franchises et remplissant les devoirs de citoyen. Leurs privilèges sont soumis à des restrictions qui en préviennent l’abus. Dans la Grande-Bretagne ni dans aucun autre pays du monde civilisé, il ne nous serait possible de citer une classe d’hommes qui ne soit soumise à des lois réglant, pour le commun bien de la société, les devoirs de tous ses membres entre eux et à l’égard de l’État en général. Déterminer quelles devront être ces restrictions aux Indes occidentales, tel sera le problème à résoudre à la fin de l’apprentissage.
Si rien n’était fait dans la prévision de ce grand événement, les esclaves émancipes seraient soumis au code par lequel les législatures coloniales ont déjà détermine les droits et les devoirs des membres libres des sociétés locales. Mais, comme il sera bientôt prouvé, cette législation s’appliquerait mal aux exigences du prochain état des choses.
L’ancien code de l’esclavage était fondé sur deux maximes générales : obéissance absolue de l’esclave aux ordres de son maître ; obligation imposée au maître de pourvoir à l’entretien et aux soins de l’esclave. Mais à ces lois, maintenant heureusement abrogées, s’en mêlaient d’autres pour le gouvernement de la population affranchie, qui établissaient d’innombrables et odieuses distinctions en faveur des Européens et de tours descendants, au préjudice des individus de naissance ou d’origine africaine.
Ces distinctions sont aussi abolies. Les codes des Indes occidentales (West India statute books), même tels qu’ils existent maintenant, ne pourraient manquer d’offrir encore les traces profondes des effets indirects de l’ancien système de législation à l’égard de la classe des esclaves et de celle