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Il résulte d’un rapport des juges spéciaux que, du 1er juin 1834 à la même date en 1835, sur 522 apprentis dont ils avaient eu à évaluer le prix de rachat, 343 s’étaient rachetés ; 166 avaient renoncé à cette faculté, trouvant l’évaluation au-dessus de leurs moyens[1].

De nombreuses attestations s’accordèrent à reconnaître la vigilance et la prudence de la police[2].

Le clergé s’était appliqué, sur quelques points de l’île, à répandre, avec le bienfait de l’enseignement religieux, le goût et la pratique des travaux industriels. Les noirs commencèrent à désirer pour leurs enfants cet enseignement dont ils voyaient les heureux effets. Le nombre des plaintes allait décroissant, et l’évaluation de plus en plus favorable du prix de rachat des apprentis attestait que la valeur des propriétés s’était accrue avec la sécurité. « Enfin, écrivait le marquis de Sligo le 19 septembre 1835, je suis chaque jour plus convaincs que, toutes les fois que les propriétaires désirent que a chose aille bien, elle va bien. Ils ne pourront s’en prendre qu’à leurs procureurs fondés (attorneys) de la ruine de leurs propriétés, si cette ruine arrive[3]. »

Toutefois, d’un relevé adressé par le gouverneur au secrétaire d’État des colonies, il résulte que l’année expirée le 1er août 1835 présenta, comparée à l’année précédente, une diminution, sur les produits exportés de l’île, de 8,221

  1. Document parlementaires, part. III (1), 1836, p. 20, dépêche et annexe n° 149.
  2. Voir l’organisation de la police dans la troisième partie de ce volume.
  3. Document parlementaires, part. III (1), 1836, p. 89, dépêche n° 166 et annexes.