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INTRODUCTION

Ce fut dans la séance du 15 mai 1823 que M. F. Buxton, d’après le désir de son collègue M. Wilberforce prit la parole à la chambre des communes pour développer la motion par laquelle, cette fois, le parlement resta saisi de la question de l’abolition de l’esclavage. Pour rassurer les esprits, M. Buxton se prévalut de l’exemple de certaines parties des États-Unis de l’Amérique du nord et des nouveaux États de l’Amérique méridionale. Là, l’esclavage avait disparu ou achevait de disparaître, par l’effet de l’affranchissement graduel que l’orateur réclamait pour la population noire des possessions anglaises aux Indes occidentales. M. Buxton se prévalut d’exemples, à son avis, encore plus décisifs : « Depuis 1816, dit-il, des mesures semblables à celles que nous proposons, mises à exécution à Ceylan, n’y ont produit que du bien ; autant en ont-elles fait à Bencoolen, et surtout à Sainte-Hélène. »

Après avoir reproduit devant la chambre des communes la série des améliorations par lui indiquées dans une lettre adressée dès le 15 avril à lord Bathurst, secrétaire d’État des colonies, M. Buxton termina son discours par la motion suivante :

« Que, contraire aux principes de la constitution britannique et à ceux de la religion chrétienne, l’esclavage devait être aboli graduellement dans les colonies anglaises, aussi promptement que le permettrait le bien-être des parties intéressées. »

M. Canning, en faisant valoir les considérations d’une juste prudence dans une matière d’une telle gravité, obtint de fasscmbtée d’amender la motion de M. Buxton dans les termes suivants :