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ii
INTRODUCTION

berté est fille de la raison et de l’ordre, c’est une plante céleste, et le sol doit être préparé à la recevoir. Quiconque la veut voir fleurir et porter ses véritables fruits, ne croira pas qu’il faille l’exposer à dégénérer dans la licence. »

Les voix les plus éloquentes, les raisons les plus hautes : Pitt, Fox, Burke, Shéridhan, Windham. Dundas ; lord Howick (aujourd’hui lord Grey), le marquis de Lansdowne, lord Grenville, etc., etc., traitèrent à des points de vue divers, mais toujours avec une grande supériorité, la question de l’émancipation des esclaves aux Indes occidentales. Plus d’une fois cette grave question vint se formuler en motions et même en projets de bills au sein du parlement. Malgré ces tentatives, énergiquement soutenues par l’opinion dans le Royaume-Uni, une longue priorité fut maintenue à la question de l’amélioration préalable de la condition morale et matérielle des populations noires.

Les plus ardents promoteurs de l’émancipation s’accordèrent d’ailleurs a reconnaître, avec les partisans d’une réforme progressive, que cette amélioration du régime de l’esclavage devait être la conséquence naturelle et nécessaire de l’abolition de la traite. Par cette mesure, les maîtres se trouvaient intéressés a ménager les esclaves, et ceux-ci ne pouvaient, avec le temps, manquer de se dépouiller de la barbarie africaine, par l’heureuse influence du christianisme et le contact de la civilisation européenne.

Cependant l’intervention du gouvernement entre les maîtres et les esclaves fut plus tard jugée nécessaire pour accélérer le progrès. L’initiative de cette intervention, prise par un membre de la chambre des communes, reçut l’adhésion immédiate du cabinet par l’organe de M. Canning.