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détachement de dix-sept hommes, commandé par un officier, arriva dès le lendemain sur l’habitation signalée comme le centre de la coalition. La seule présence du détachement suffit pour faire reprendre le travail aux cinq cents noirs qui s’y étaient jusque-là refusés[1].

La nécessité de régler les rapports mutuels des propriétaires et des travailleurs parut plus urgente que jamais. Un acte fut rendu par la législature à cet effet ; mais la sanction en fut ajournée.

Le gouverneur, conformément aux ordres reçus de la métropole, ouvrit une enquête dont les investigations devaient porter sur les points suivants :

1 ° L’état présent de la production à Antigue, en distinguant les produits consommés et ceux exportés ;

2° Les changements que l’acte d’abolition pourrait produire dans le système agricole, manufacturier et commercial de la colonie ;

3° L’indication des obstacles qui pourraient paralyser la production ou l’échange ;

4° Les moyens législatifs, financiers ou administratifs, par lesquels ces obstacles pourraient être atténués ou supprimés.

En transmettant les volumineux documents de cette enquête, le gouverneur terminait en exprimant au ministre sa profonde conviction que, dans les circonstances où se trouvait la colonie, la législature locale avait sagement agi en supprimant le système transitoire de l’apprentissage pour admettre sur-le-champ les noirs à la liberté[2].

  1. Documents parlementaires, part. III (2), 1836, p. 261, dépêche n° 302.
  2. Ibid. p. 266, dépêche n° 304, avec annexes.