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quelques individus incorrigibles, plutôt que sur la masse de la population noire.

Du 1er février 1835 au 1er février 1836, le nombre des rachats s’était élevé à 128, et 122 apprentis avaient été libérés gratuitement[1].

Le 25 juillet 1836, sir William Nicolay, n’ayant pas encore reçu la dépêche ministérielle du 25 mai précédent, qui improuvait l’ordonnance du 2 novembre 1835 sur les cultivateurs, exposa au secrétaire d’État dans quelles vues elle avait été rendue. La principale était de régler la condition des Indiens admis dans la colonie pour suppléer à la pénurie de bras. En Angleterre, comme partout, des lois particulières règlent les rapports entre les maîtres et les serviteurs. Le gouverneur doutait que les dispositions de l’ordonnance fussent plus restrictives de la liberté individuelle. Ce dont il était certain, c’est que l’ordonnance avait eu les meilleurs résultats sans provoquer la plus légère manifestation de mécontentement. En effet, il résulte d’une enquête dans laquelle les planteurs introducteurs d’Indiens furent entendus, qu’ils étaient parfaitement satisfaits de ces travailleurs étrangers, qui eux-mêmes se montraient aussi joyeux qu’exacts, dociles et fidèles.

Parmi les témoignages recueillis, celui de M. A. d’Epinay mérite d’être reproduit par la manière dont il est motivé.

« L’introduction des Indiens, disait M. d’Epinay, prépare les esprits au travail à gages, et facilite grandement la transition de l’état d’apprentissage à celui de liberté absolue.

« L’exécution des engagements contractés avec eux est

  1. Documents parlementaires, part. III (2), p. 242, dépêche n° 293, avec annexes.