Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’émancipation immédiate, et je vous déclare qu’à l’heure actuelle, dans mon intérêt personnel, je ne verrais aucune objection à échanger, avec les apprentis, le temps de service auquel ils sont tenus, pour un engagement de la nature de ceux passés avec les Indiens. Je voudrais de tout mon cœur que le gouvernement local fût autorisé à sanctionner de tels contrats. Notre position serait fixée, et nous serions peut-être enfin à l’abri des accusations odieuses que l’esprit de parti renouvelle sans cesse, et avec tant de mauvaise foi, contre nous.

« Je vous exprime ici une opinion individuelle ; mais je connais plusieurs colons qui la partagent. »

Divers projets tendant à introduire à Maurice des travailleurs engagés à Madagascar ou à la côte orientale d’Afrique furent repoussés par le gouverneur, comme pouvant présenter quelque analogie avec la traite[1].

Malgré les explications et les observations du gouverneur, le ministre réitéra de la manière la plus formelle le refus du gouvernement de soumettre à la sanction de la Couronne l’ordonnance réglant les rapports des maîtres et des serviteurs[2].

1837.Le rejet de cette ordonnance produisit un mécontentement assez prononcé pour que le gouverneur crût de son devoir d’en informer le ministre. Ce rejet laissait les apprentis eux-mêmes sans action sur les maîtres en tout ce qui touchait aux salaires, à l’entretien, etc. Pour remédier à cet état de choses, une ordonnance avait été rendue, le

  1. Documents parlementaires, volume spécialement consacré à la Guyane et à Maurice, 1838, p. 66, dépêche no 32, avec annexes.
  2. Ibid. p. 96, dépêche no 33.