Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/17

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tèrent d’arracher, par la force, des droits qu’ils croyaient déjà consacres par la métropole.

Répression.Une prompte répression rétablit la sécurité compromise dans plusieurs colonies, notamment à la Jamaïque et à la Guyane, par la révolte et l’incendie[1].

Le danger conjure pouvait renaître : il fallait l’attaquer dans son principe, pour le faire disparaître sans retour. Le gouvernement poursuivit donc, avec une inébranlable constance, à travers le conflit des passions, l’œuvre de la moralisation des esclaves ; et, grâce à cette fermeté, le danger alla s’atténuant à mesure que la lumière évangélique achevait de dissiper la barbarie africaine.

L’année 1830, marquée par de si grands événements sur le continent, en décidant du triomphe de la reforme parlementaire dans la Grande-Bretagne, accéléra la marche de l’émancipation des noirs, l’un des vœux les plus ardemment associes à cette reforme. Le régime intérieur des colonies dut être modifie en vue de la prochaine éventualité de l’abolition de i’esclavage.

Affranchissement des esclaves de la Couronne. Voulant, sans doute, donner l’exemple du sacrifice qu’il se voyait la veille d’imposer aux colons, le gouvernement prescrivit, 12 mars 1831, l’affranchissement immédiat de tous les esclaves de la Couronne[2].

Ordre en conseil du 2 novembre 1831. Il ne s’en tint pas à cet exemple qui, cependant, ne laissait aucun doute sur sa résolution d’effectuer l’émancipation ; il voulut préparer la transition de l’esclavage à la liberté. Telle fut la pensée de l’ordre en conseil du 2 novembre

  1. Précédent volume, p. xvii.
  2. Document parlementaire intitulé : Slave emancipation : crown slaves, 1831.