Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/24

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l’humanité, et dont l’histoire n’offrit jamais un plus grand exemple. Ce qui distingue surtout ce progrès, c’est qu’il s’est accompli sans le moindre trouble, sans la plus légère commotion, sans le renversement d’aucune institution sociale ou le moindre affaiblissement de l’autorité souveraine. Au contraire, plus de respect a entouré des lois qui enraient une plus égale protection aux droits de toutes les classes de la société. Avec le sentiment d’une sécurité croissante, la valeur de la propriété s’est élevée au point qu’il est permis d’espérer que la crise finale et déjà si prochaine se fera sans que le bon ordre en soit troublé.

« En contemplant, avec une vive gratitude envers in divine Providence, ces résultats de la sage et généreuse politique de son royal prédécesseur, la Reine attend avec une profonde anxiété la crise dont les difficultés ne sauraient être trop tôt et trop attentivement prévues, si l’on veut les surmonter.

« Me rendant aux ordres de Sa Majesté, j’appelle votre attention sur cet objet.

« Le principe fondamental de l’acte d’abolition de l’esclavage, c’est que l’apprentissage des esclaves émancipes sera, pour eux, immédiatement suivi de la liberté personnelle, dans le sens explicite et général du mot appliqué aux autres sujets anglais.

« Telle est la base du contrat entre la Grande-Bretagne et les colonies. Sur cette base sont conçus les actes rendus par le parlement ou les colonies. Je suis persuadé que les législatures locales ne voudront pas s’en écarter. Mais, si la tentative en était faite, elle serait repoussée par le gouvernement, le parlement et la nation anglaise.