Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/37

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la responsabilité des conséquences dont les adversaires de la mesure avaient prétendu l’effrayer.

Le duc de Wellington. Le duc de Wellington déposa deux pétitions très-développées en faveur du maintien de l’apprentissage. Dans son opinion, les noirs n’étaient pas suffisamment prépares à la liberté définitive. Il concevait que l’on pût différer de manière de voir à ce sujet ; mais il ne comprendrait jamais qu’en privant les anciens maîtres de deux années du travail qui leur était garanti par l’acte d’abolition, aucune indemnité ne fut accordée à un dommage évident.

Lord Saint-Vincent. Lord Saint-Vincent déclara son opinion de tout point conforme à celle du duc de Wellington.

Lord Seaford. Retraçant le tableau assombri de la situation coloniale, lord Seaford demanda si déjà cette situation n’était pas assez difficile sans qu’on la rendit tout à fait critique par une mesure qui compromettrait et le présent et l’avenir.

Lord Brougham. Dans sa réplique, lord Brougham demanda avec une extrême véhémence si les quelques pétitions présentées par le duc de Wellington pouvaient prévaloir contre les milliers de pétitions qui réclamaient la suppression de l’apprentissage. Il récusa, comme planteurs, lord Saint-Vincent et lord Seaford puis, acceptant la discussion à un point de vue général, il termina en déclarant la mesure tellement urgente, qu’elle ne devait pas être différée de vingt quatre heures.

Le comte de Winchelsea. Le comte de Winchelsea voyait dans l’acte un contrat passé, par le parlement, entre la métropole et les colonies. D’ailleurs, il ne lui semblait pas que les intéressés eussent exprimé le vœu émis par leurs interprètes bénévoles. Dans son opinion, l’apprentissage devait être maintenu dans l’intérêt même des noirs, qu’il achèverait d’initier à la liberté.