Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/38

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Le marquis de Clanricarde. Aux yeux du marquis de Clanricarde, l’acte d’émancipation n’était point un contrat ; ce n’était qu’un acte rendu dans la limite de l’autorité constitutionnelle, et qu’un nouvel acte pouvait évidemment modifier.

Lord Mdbourne. Lord Mdbourne, chef du cabinet, comprenait toute la gravita du débat engagé. En supposant que les possesseurs d’esclaves eussent été positivement représentes par des fondés de pouvoirs, les stipulions judiciaires étaient-elles donc à l’abri de la chicane ? Il ne doutait pas que, même dans ce cas lord Brougham n’eût trouvé dans les ressources de son talent plus d’un moyen d’invalider le contrat. Mais la vérité était que, lors du vote, il était notoire pour chacun que l’apprentissage serait l’une des compensations garanties par l’acte du 28 août 1833 aux propriétaires dépossèdes de leurs esclaves. Au reste, pour la vouloir trop précipiter, ne craindrait-on pas de compromettre le succès définitif d’une mesure, la plus grande qui eut peut-être jamais été tentée dans l’ordre social ?

Lord Brougham et le vicomte de Saint-Vincent. Apres quelques observations échangées entre lord Brougham et le vicomte de Saint-Vincent, la chambre ordonna le dépôt des pétitions sur son bureau.

Le marquis de Lansdowne. En présentant une autre pétition qui demandait l’efficace exécution de l’acte d’abolition de l’esclavage, le marquis de Lansdowne, au nom de l’humanité et de la justice, exprima le vœu qu’aucune mesure ne fût prise qui pourrait blesser les intérêts des anciens maîtres et compromettre le sort des noirs émancipés.

Lord Brougham. Lord Brougham rendait pleine justice aux intentions des L pétitionnaires et du noble lord qui s’était tait leur interprète ; mais il ne pouvait se dispenser de faire remarquer