Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/39

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que leur nombre était à peine de vingt à trente : or, qu’était ce nombre en présence des milliers de pétitions, couvertes de millions de signatures, qui s’élevaient contre la prolongation jugée dangereuse de l’apprentissage ?

La pétition fut déposée sur le bureau[1].

Lord Rolle. Dans la séance du 22 mai, lord Rolle présenta avec d’autant plus de satisfaction des pétitions en faveur de l’abolition de l’esclavage, qu’ayant hérité d’un grand nombre d’esclaves, il leur avait spontanément donné la liberté, et n’avait, sous tous les rapports, qu’a s’applaudir de cette détermination.

Le marquis de Sligo. Le marquis de Sligo venait de présenter deux cent dix pétitions revêtues de quarante-huit mille signatures.

Lord Brougham. Lord Brougham, en rappelant ce fait, déclara que lui-même il avait aussi de nouvelles pétitions à déposer. Il ajouta que l’expérience du noble lord, ancien gouverneur de la plus importante des possessions anglaises aux Indes occidentales (la Jamaïque), et des lettres reçues des Antilles, lui donnaient plus que jamais le ferme espoir que le travail libre pourrait être avantageusement substitué à l’esclavage[2].

Lord Brougham. Dans la séance du 15 juin, lord Brougham, satisfait d’avoir appris que la législature de la Barbade s’était prononcée pour la cessation générale de l’apprentissage au 1er août 1838, et ne doutant pas que cet exemple ne fut suivi par les autres colonies, retira son projet de bill, en se réservant de le représenter à la session prochaine, si cet espoir était trompé[3].

Lord Brougham. Le noble lord reprit la parole sur ce sujet dans la séance

  1. Hausard’s parliamentary debates, 1838, vol. XLII, col. 1 a 33.
  2. Ibid. vol. XLIII, colonne 84.
  3. Ibid. colonnes 744 à 746.