Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/51

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non cultivateurs ? Avaient-ils organise une police forte et tutélaire ? Avaient-ils garanti aux apprentis les anciennes allocations dont ils jouissaient pendant l’esclavage ? N’avaient-ils pas règle les heures de travail de manière à ne leur laisser aucun temps pour la culture de leurs jardins et ta vente de leurs productions ? Avaient-ils favorisé, par de justes évaluations, le rachat des apprentis ? Enfin n’avaient-ils pas tout lait pour paralyser ou intimider la magistrature spécialement chargée de surveiller l’exécution fidèle de l’acte d’abolition de l’esclavage ? C’était donc pour le parlement un devoir, ou de forcer les législatures coloniales à rentrer dans l’esprit de l’acte, ou de prendre lui-même les mesures sans lesquelles l’émancipation n’aurait fait qu’aggraver le sort des noirs. Si le maître avait été bon, l’apprenti devait être mûr pour la liberté ; si, au contraire, le maître s’était opposé à l’amélioration de l’apprenti, était-il juste que la peine retombât sur la victime ? S’enfermant dans ce dilemme, l’orateur déclarait qu’il y avait justice, urgence pour l’Angleterre, à suivre l’exemple des États secondaires qui s’étaient honorés par l’abolition, non pas apparente, mais réelle, de l’esclavage. Un tel bienfait serait d’un favorable augure pour le règne naissant de la reine Victoire.

L’amendement fut retiré.

Sir E. Sugden. Sir E. Sugden, satisfit de la franchise avec laquelle le cabinet avait adopté les divers amendements par lui présentes, déclara que désormais le bill lui semblait contenir les dispositions nécessaires à la protection des noirs, et qu’il voterait en sa faveur.

M. J. Trench. M. J. Trench, sans nier l’importance des amendements introduits dans le bill par le préopinant, ne noyait pas