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Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/53

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portant suppression immédiate de l’apprentissage. Après avoir insisté sur la réalité des mauvais traitements dont les noirs avaient eu à souffrir, il s’attacha à prouver que la suppression de l’apprentissage était le seul moyen de remédier au mal. Le bill n’abrogeait-il pas l’article de l’acte qui soumettait à l’apprentissage les enfants au-dessous d’un certain âge ? Or, ce que le parlement avait le droit de faire l’égard d’une disposition de l’acte, comment ne l’aurait-il pas a l’égard d’une autre disposition ? Comment aurait-il le droit de libérer des enfants, si ce droit ne s’étendait aux adultes ? Il fallait reconnaître la vérité : c’est que l’acte du 28 août 1833 était, non un contrat, mais un acte de haute souveraineté, que le parlement avait rendu et qu’il pouvait modifier.

M. C. P. Villiers. M. C. P. Villiers appuya la motion en se fondant particulièrement sur ce point, que, les législatures coloniales ayant trompé la confiance du parlement, le parlement se voyait obligé d’intervenir de nouveau. L’expérience, au contraire, était là pour attester que la conduite des noirs avait été irréprochable.

Pourquoi donc maintenir le funeste système qui n’avait eu pour résultat que d’accroître l’irritation des anciens maîtres et des esclaves émancipés ? En supposant même l’existence d’un contrat, il appartenait à l’assemblée de prouver que ce n’était pas impunément que le vœu, la confiance et les sacrifices d’une nation aussi magnanime que la nation anglaise, avaient pu être frauduleusement méconnus.

M. Blackett. M. Blackett ne trouverait ni juste, ni politique, de punir tous les colons des torts individuels de quelques-uns. Per-