Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/58

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des noirs ; mais qu’il se réservait de la reproduire quand il jugerait le moment plus opportun.

Lord John Russell. Lord John Russell, voulant s’assurer de l’opinion positive de l’assemblée, déposa sur le bureau des résolutions dont le développement devait être présente dans une séance subséquente.

Sir George Grey. Le 28 mai, sir George Grey, sous-secrétaire d’État des colonies, ouvrit la séance par l’exposé des motifs des résolutions déposées l’avant-veille par le cabinet. Il persistait penser, d’après les renseignements récemment parvenus, que la population noire était digne de la liberté ; mais il jugeait indispensables certaines mesures préparatoires. Ces mesures, il fallait, dans l’intérêt même des noirs, se donner le temps de les mûrir. Déjà nombre de planteurs avaient libéré leurs apprentis ; les îles Vierges et Nevis s’étaient prononcées pour la suppression de l’apprentissage : cet exemple, sur le point d’être imité par la Barbade, ne pourrait manquer d’être suivi par toutes les colonies. L’intervention du parlement, en irritant les esprits, ouvrirait peut-être, sous de fâcheux auspices, l’ère de la liberté ; l’incertitude même suffirait pour causer une dangereuse agitation au moment où, tout l’annonçait, la transition de l’apprentissage à la liberté allait s’opérer naturellement. C’était donc pour mettre un terme à cette incertitude qu’il proposait à l’assemblée, au nom du cabinet, de déclarer qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à la résolution prise dans la séance du 22.

Sir Eardley Wilmot. Sir Eardley Wilmot ne pouvait souscrire à une déclaration qui mettrait la chambre dans une étrange contradiction avec elle-même. Usant du droit qu’il s’était réservé,