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25 septembre.

Ce soir, à cinq heures, est arrivé à bord le Bougno qui, le premier, s’était présenté à notre arrivée sur la rade de Yeddo, et que le baron Gros n’avait pas cru devoir recevoir avant d’être plus informé sur ses titres et qualités. Il paraît que c’est ce personnage qui doit être définitivement attaché à la Mission comme premier intendant, pour toutes les questions matérielles de la vie, pendant notre séjour à terre. Il a été chef du district de Simoda ; sa figure est ouverte et riante, son œil intelligent ; il est escorté d’un second officier, d’après ce principe invariable au Japon, que tout individu chargé de remplir une fonction quelconque a toujours près de lui, à titre de conseil, et, à l’occasion, de contrôle, un second qui, en fait, n’est autre qu’un espion ; la vie publique ne repose donc ici que sur un système d’espionnage réciproque organisé. L’abbé Mermet m’avait, du reste, déjà édifié à cet égard. Curieuse société !

Notre Japonais, une fois admis chez l’Ambassadeur, a débuté par donner comme motifs de sa visite les compliments qu’il croyait de son devoir d’apporter au grand personnage qui allait être