Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’hôte de l’Empereur à Yeddo  ; puis il a demandé au baron Gros s’il avait des instructions particulières à lui donner comme désormais attaché à sa personne, et quelle était l’heure à laquelle il comptait descendre à terre, afin que tout fût prêt, que surtout la police fût à son poste pour écarter la foule, qui serait considérable.

Jusque-là le langage du Bougno se renfermait dans les limites ordinaires indiquées par les convenances et par la situation ; mais j’avoue que, d’après mes observations à l’endroit du caractère japonais, depuis que je me trouve en contact avec lui, il me paraissait bien singulier que le susdit Bougno eût, presque à la nuit tombante, fait trois milles en rade pour apporter des congratulations banales ou faire des questions sans intérêt pressant. Je ne me trompais pas.

Sa tirade d’entrée une fois débitée, il a fait demander à l’Ambassadeur, de sa voix la plus douce, et à titre de prière des autorités de Yeddo, de renoncer pour demain, jour arrêté du débarquement, à la salve de dix-neuf coups de canon qu’il sait devoir être tirés au moment où le représentant de l’Empereur des Français quittera son bâtiment, motivant cette prière sur ce que a le bruit de l’artillerie produirait certainement de l’émotion dans la population et viendrait troubler le deuil et le