Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/112

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mâtée, peinte en rouge et à formes rondes, comme les embarcations hollandaises, était armée de quatre rameurs japonais ; ces hommes, nus, ainsi que la plupart de ceux que nous avons vus sur les jonques depuis notre arrivée sur les côtes du Japon, se servent d’avirons énormes qu’ils manient avec une grande aisance et un ensemble parfait ; aussi obtiennent-ils une vitesse de marche bien supérieure à celle de nos embarcations européennes. Ces marins japonais sont grands, forts et musclés, et autrement plus alertes que leurs voisins les Chinois, qui passent cependant pour d’assez bons marins.

De la corvette, nous avons mis trois quarts d’heure pour atteindre la première ligne des forts, et déjà, à un demi-mille de la plage, nous touchions le fond ; s’il est égal sur toute la région de la baie, les atterrages de Yeddo doivent être difficiles. Du reste, il est possible, probable même que les Japonais, fidèles à leur système vis-à-vis des étrangers, nous ont montré avec intention la partie la moins abordable de la côte.

Comme point de débarquement, nos guides avaient choisi l’un des fortins dont j’ai parlé tout à l’heure ; mais l’état de la marée ne permettant pas d’aborder à sec les talus qui descendent en pente douce vers la mer, et où, d’ailleurs, ce qui m’a frappé, il n’existe aucun escalier, seule disposition