Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/116

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réserver au local qui vient de nous recevoir le titre pompeux dont les Japonais le décorent : il est à un quart d’heure du lieu de notre débarquement.

Une heure après notre arrivée dans la ville, se sont présentés les mêmes Bougnos qui avaient été dernièrement reçus à bord, et qui définitivement seront les Commissaires des futures Conférences du Traité ; ils en ont apporté l’avis ofüciel à l’Ambassadeur.

Ils lui ont ensuite déclaré, de la part des autorités, que nous ne devons pas quitter notre résidence, sous peine de grands dangers à courir du fait de la population. C’est donc un emprisonnement de la Mission qu’elles méditent ; mais je doute qu’elle se laisse faire ; et, pour mon compte, je suis bien résolu à ne tenir que peu de compte de ladite défense.

Chacun de nous vient de choisir son logement : les chambres sont étroites et peu fermées ; nous camperons tant bien que mal.

Le temps tourne à la pluie.

Nous avons une garde d’honneur d’à peu près vingt-cinq Japonais, c’est-à-dire de vingt-cinq espions, qui, sous le prétexte de veiller à notre sûreté, resteront établis en permanence, nuit et jour, dans les deux salles qui précèdent les logements intérieurs : ce sont tous des employés à deux sabres.