regardée assez pour la peser ce qu’elle valait, je m’en suis dégagé, avec assez de peine, protégé contre ses insultes par les gens de police qui doublaient mes espions ordinaires ; voire même par ma canne, la seule arme qu’au Japon j’aie jamais portée car je ne suis pas en Chine.
Après des pourparlers sans fin entre l’abbé Mermet et nos officiers de garde, j’ai pu obtenir des échantillons des différentes monnaies d’or et d’argent du Japon ; elles sont belles de matière et jolies de formes. La monnaie d’or, de forme ovale allongée, se nomme Ko-ban, et vaut quatre Itzi-bous ; l’Itzi-bou, petite monnaie, carré long, existe en or et en argent, et vaut à peu près le tiers d’une piastre mexicaine, laquelle représente à peu près elle-même la valeur de cinq francs de France : c’est du moins à ce taux que les Japonais l’évaluent. La gravure de cette monnaie n’a pas grand relief, mais elle est fine et d’un cachet tout artistique. Les Kobans, dont le moindre comme valeur représente le chiffre de 80 francs de notre monnaie, et il y en a qui valent jusqu’à 800 francs, n’entrent jamais dans la circulation commerciale ; la possession en est même défendue, sous les peines les plus graves, à toute autre classe qu’à celles des nobles ou des fonctionnaires, et encore parmi ces pièces d’or, les plus élevées de valeur ne