Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/162

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l’empereur du Japon, afin de reconnaitre publiquement les services que la maison de Nagha-saki avait rendus à ses vieux alliés, lui concéda : d’abord le titre d’habitation noble, c’est-à-dire le droit d’avoir sur sa porte d’entrée des clous de bronze doré ; de plus, il lui donna en toute propriété et à perpétuité le terrain sur lequel elle se trouvait bâtie et qui, jusque-là, n’avait été qu’un terrain loué. Cette maison existe encore et a conservé, sous ses dehors nobiliaires, son application première.

Ne sont-ce pas des mœurs uniques et bien dignes d’étude que celles d’un peuple qui, à côté de l’espionnage érigé dans toutes ses classes à l’état de moyen politique et de devoir récompensé ; à côté de la prostitution non-seulement tolérée, mais acceptée et utilisée au profit de la société et de la famille, semble avoir, d’après ce que nous avons pu en deviner, des institutions pleines de sagesse et de moralité, ayant un caractère marqué d’assistance ou d’utilité publique ; telles que des maisons d’asile pour les infirmes et pour les pauvres ; telles que des monts-de-piété, détails principaux de l’édilité japonaise ? Un avenir que je crois encore éloigné pourra seul nous dévoiler, à côté de ses défauts, les vraies qualités de cette société si étrange et encore si inexpliquée.