Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/166

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façon certaine ; mais mon opinion personnelle est que, gouverné, conseillé et réglementé comme il l’est, à la complète satisfaction de tous ses besoins matériels ; n’ayant d’ailleurs encore ressenti aucun des appétits nouveaux que vont nécessairement éveiller chez lui ses futurs contacts avec des civilisations plus avancées que la sienne, et, peut-être, à ce titre, pour lui, plus dangereuses, le peuple japonais n’éprouve, dans le présent, aucune tendance aux nouveautés, qu’elles s’appellent politique ou qu’elles s’appellent religion. Sous ce dernier rapport principalement, il resterait certainement froid aujourd’hui, si même, soldat discipliné de ses gouvernants, il ne devenait pas, à un moment donné, en face des innovations, agressif et militant.

Le temps n’est donc pas encore venu, dans l’intérêt du Christianisme, de tenter de réveiller un ordre d’idées que près de deux siècles d’isolement et d’indifférence semblent avoir sinon compromis à tout jamais, du moins temporairement effacé ; et il est sage à nos derniers Traités de l’avoir compris.