J’ai fait aujourd’hui mes adieux à la colonie de Désima : jamais je n’oublierai le cordial accueil que j’y ai reçu ; ces adieux, je les fais aussi au Japon, et demain, à huit heures, nous reprenons la route de la Chine ; je voudrais déjà pouvoir dire, de la France.
Je n’ai pas voulu consigner dans ce journal les quelques notions que, pendant mon séjour à Yeddo et à Nagha-saki, j’ai pu recueillir aussi bien sur l’autorité souveraine, envisagée dans ses attributions et dans son exercice, que sur les rouages du mécanisme politique et administratif du Japon ; car ces notions sont ou si volontairement confuses, ou si entièrement conformes à celles des auteurs hollandais anciens et modernes, que, si j’avais pris un autre parti, il aurait fallu me jeter dans l’hypothèse, ou me borner au rôle de simple compilateur.