Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/242

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cultures, et leur volant, on peut le dire sans aucune exagération, un vingtième du sol : pour ma part, j’en ai compté jusqu’à vingt-huit, de grandeurs différentes, sur une surface équivalant tout au plus à notre arpent de France ; et à ce propos, quelqu’un disait spirituellement que « la Chine lui faisait l’effet d’un vaste cimetière cultivé ». Près des villes, ces tombeaux perdent de leur modestie, ils sont de marbre ou de pierre, selon la position sociale ou la fortune du mort.

En Chine, du reste, le culte aux ancêtres, à la famille, est sacré, dans les formules du moins ; et vous trouvez, bien que s’affaiblissant, dans les villes comme dans les villages, la tradition d’arcs monumentaux en pierre ou en bois, élevés à de grandes ou bonnes actions ; à des citoyens illustres ; même à des veuves ayant gardé fidèlement un long veuvage : vous le voyez, nos idées et nos habitudes d’Europe courent risque de venir se heurter souvent ici contre l’étrange ou l’insolite.

À mesure que l’on remonte le Peï-ho, le pays devient riant, admirablement cultivé, et les villages se succèdent à des distances si rapprochées que l’Archimandrite de la Mission russe, à Pé-king, dit en avoir compté soixante et douze de Ta-kou à Tien-Tsin.