Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/249

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une irritation artificielle que l’état vrai des choses n’a pas permis de prolonger.

D’autre part, lorsque la ratification du traité nouveau est revenue de Pé-king, et que les Alliés ont quitté Tien-Tsin, pourquoi ces mêmes habitants, qui cependant trouvaient, à notre séjour au milieu d’eux, des avantages matériels incontestables, ne nous ont-ils pas caché la joie que leur causait notre départ ? La raison en est encore bien simple et d’un ordre tout positif ; n’allons donc pas la chercher dans une verdeur de patriotisme que, par le peu que j’en sais et que j’en ai encore vu, je ne saurais faire aux Chinois l’honneur de leur accorder : c’est qu’en prenant Ta-kou et en occupant Peï-ho, à la saison même ou toutes les jonques reviennent du Sud avec leurs chargements de riz, nous leur avions fermé la rivière ; qu’ainsi, la ville de Tien-Tsin s’était trouvée privée de ses approvisionnements annuels, d’un prix très-bas, et beaucoup, du reste, par le fait de la spéculation, le riz était monté à un prix exorbitant. La conclusion de la paix venant rendre aux barques le droit de remonter le Peï-ho, elles y affluaient déjà quand nous l’avons descendu : on avait donc, à Tien-Tsin, de bonnes raisons de se réjouir de notre départ ; mais ces raisons, je le répète, sont d’un ordre tout positif,