Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/292

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passé, pendant notre séjour à Tien-Tsin, couvrait Pé-king avec un corps, disait-on, de 30,000 hommes. Dans sa jeunesse, il a été Lama au Thibet, au couvent bouddhiste de Potala ; il est oncle de l’empereur régnant, et, de tous les généraux chinois actuels, il est le seul qui ait réellement réussi à battre les rebelles du Sud et à les refouler sur Nang-king, alors qu’ils cherchèrent à envahir les provinces du Nord. Tous ces titres en font un personnage considérable et redouté par le Gouvernement même qu’il sert à la tête de ses hordes.

Mais, revenant à la reconnaissance des forts du Peï-ho, ce que l’Amiral ne put vérifier avant l’attaque, soit que la distance d’où il observait fût trop grande, soit pour tout autre motif que je n’oserais préciser, ce fut le nombre d’embrasures dont était percé l’ensemble des ouvrages de défense, embrasures que les Mogols avaient habilement masquées avec des nattes de jonc ; non plus que la valeur des pièces dont on pourrait avoir à essuyer le feu : plus tard, il fut établi que le front des ouvrages en présentait 66 des calibres de 42, 68 et 80 : la plupart pièces de fabriques anglaises et russes.

En présence d’aussi formidables ressources chez l’ennemi, et le projet d’attaque une fois maintenu, la question première et importante pour l’Amiral anglais était d’ouvrir dans les estacades, d’une