Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et dans toute la vérité du mot ; et à côté de lui, je le dis avec un certain orgueil qui n’étonnera personne en France, qui y trouvera même plus d’un écho, s’est constamment tenu le commandant du Duchayla, le capitaine de frégate Tricault, le seul officier français chargé de tenir le pavillon de notre pays dans cette désastreuse aventure ; et il a su le tenir haut et ferme, s’étant fait, pour ainsi dire, le premier aide de camp de l’Amiral anglais, heureux de l’accepter pour tel ; l’accompagnant partout où le feu l’attirait ; le relevant alors qu’il tombait frappé pour ne le quitter qu’à la fin de la journée, à l’heure du débarquement, tout cela avec un de ces courages calmes, presque souriants, si bien faits pour entraîner et rassurer : de tels chefs auront toujours de bons soldats.

Eu égard à l’influence fâcheuse pour les intérêts commerciaux de l’Europe, que pourraient avoir, dans le reste de la Chine, les derniers événements du Pé-tchi-li, mon sentiment est que cette influence sera nulle ; le tempérament moral des Chinois comme l’égoïsme de leurs intérêts m’en sont de sûrs garants : du reste, à l’appui de ce sentiment, je pourrais citer l’opinion récente de la première autorité chinoise de Shanghaï, traitant, à moi parlant, le conflit du Peï-ho : « de gros accident tout local, propre au Nord, très-regrettable pour les