Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/321

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car je ne crois ni à la Chine ni aux Chinois.

D’ailleurs, il ne faut pas se le dissimuler, c’est toujours le parti rétrograde qui, même depuis la mort de Hien-Fong, est resté en Chine maître de la position. Qui nous dit alors que le maintien aux affaires du Prince Kong, par exemple, quelque rassurant qu’il soit dans la forme, n’est pas un paravent destiné à gagner du temps et à masquer aux puissances occidentales le travail de quelque nouvelle félonie ! Et déjà, d’après les derniers rapports de Pé-king, se produisent de la part du Gouvernement chinois des oscillations peu rassurantes, tout au moins des difficultés de détail dans l’application de la lettre de nos derniers traités : c’est là un motif de plus à mes préoccupations pour l’avenir.

D’autre part, ainsi que je viens de le déclarer, je ne crois pas au Chinois pris comme individualité sociale ou politique ; parce qu’aujourd’hui le Chinois n’a plus ni foi ni croyance d’aucune sorte ; qu’il n’est plus qu’un négociant rusé ou qu’un ouvrier adroit ; que tous ses respects publics et privés, réels autrefois, dit-on, se réduisent, dans le présent, à de simples formules, et que surtout l’autorité qui le gouverne est aussi incapable de le guider dans la saine voie que de l’y maintenir ; autorité personnelle et vénale qui sacrifie l’intérêt des masses à celui d’une classe privilégiée n’ayant