Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/322

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pas même le mérite ou l’énergie comme excuse de ses abus.

C’est, en somme, un état de choses misérable, décrépit, sur lequel il y aurait danger à fonder aujourd’hui le moindre crédit ou le moindre espoir d’avenir ; telle est du moins mon opinion personnelle et bien ferme qui m’amène directement à ce raisonnement : c’est que plus la France, obéissant à ses intérêts bien compris, sentira le besoin de rationaliser en Chine ses moyens d’influence, c’est-à-dire de les limiter, partant de les réduire, et plus elle arrivera à distendre, à certains égards, la solidarité matérielle et morale si étroite, que jusqu’à présent sa prudence ou sa dignité ont pu lui conseiller d’y maintenir entre elle et l’Angleterre ; autrement dit, sur le terrain spécial de la Chine, il existe, à mes yeux, pour la première, de telles inégalités de concurrence commerciale avec la seconde, quoi que puissent en prétendre certains systèmes, et comme conséquence forcée, une telle discordance de politique locale que, par la force des choses comme par la force de la raison, le Gouvernement français, j’en ai la conviction et l’espoir, arrivera, dans un temps assez court, à porter ses ressources ailleurs. Si l’on me pardonne en passant l’imagé, presque la vulgarité de ma comparaison, je dirai que le Français n’est ni marchand