Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/349

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épaisses, une ligne sombre descendant de montagnes hautes et dentelées et venant mourir dans la mer, Une heure plus tard le doute n’était plus permis : c’était bien la Grande Muraille, telle que les Missionnaires l’ont décrite, avec ses sommets crénelés, coupée de distance en distance par des tours carrées, allant se perdre à l’ouest dans les montagnes, en suivant tous leurs contours, en couronnant toutes leurs arêtes, et se terminant dans la mer, à un mille devant nous, par une apparence de fortification dont je vous parlerai tout à l’heure. Le temps et la mer étaient superbes ; mais comme dans cette partie de la côte le fond est plat, et que le flot y déferle avec assez de force, il n’était pas possible d’approcher avec les embarcations, à plus de vingt mètres de la terre ferme. Il fallait cependant débarquer, car nous apercevions des groupes nombreux d’habitants de la campagne en observation, avec lesquels nous avions hâte d’entrer en rapport ; et un peu plus loin, au pied des premières tours, un camp tartare assez important en apparence, qui, à la vue de nos préparatifs de débarquement, avait mis ses cavaliers en mouvement et commençait à les éparpiller en éclaireurs dans la plaine que nous avions à traverser pour arriver au pied de la Grande Muraille. Les embarcations nous faisant donc défaut jusqu’au terrain sec, nous avons