Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

emprunté les épaules de nos matelots qui, après nous avoir déposés sur le sable, non sans quelques chutes plus comiques que sérieuses, où porteurs et portés ont pris un bain commun, nous ont formé une escorte respectable de vingt hommes bien armés. À peine débarqués, nous avons été entourés par les groupes de paysans que nous avions aperçus sur le rivage et dont les villages se montraient alors, à peu de distance de notre point de débarquement, entre nous et la ligne de montagnes.

Ainsi que je les ai trouvés sur le Peï-ho, ils n’avaient rien d’offensif ; ils n’étaient que curieux et empressés de répondre aux questions de notre interprète. D’eux-mêmes ils se sont offerts comme guides et nous nous sommes mis en route pour la Grande Muraille, traversant à gué, avec de l’eau jusqu’aux genoux, plusieurs petits canaux qui sillonnent cette partie de la côte. Le terrain est d’alluvion, fertile et cultivé du côté de la Chine ; au Nord, du côté de la Mantchourie, c’est la steppe tartare, dans toute sa nudité, sans nulle végétation élevée, mais verdoyante et couverte de pâturages et de troupeaux : l’aspect du pays est d’une grande richesse.

À quelques milles derrière la chaîne de montagnes qui se prolonge quelque temps parallèlement