Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/352

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fois répétée : « Vous ne venez pas pour voler, n’est-ce pas ? » tant, aux yeux des populations asiatiques, de celles de la Chine notamment, où tous les jours l’élément anglo-américain applique son esprit mercantile et positif jusqu’à la brutalité, l’homme de l’Occident a conservé jusqu’à présent une triste renommée d’avidité, quand ce n’est pas d’appétit du bien d’autrui, qu’il serait du rôle aisé de la France de pallier dans l’extrême Orient, autant dans l’intérêt de la civilisation que dans celui à venir de sa politique personnelle.

La réponse faite par le baron Gros aux alarmes de nos Tartares se comprend d’avance. Cependant elle ne parut pas les satisfaire, et alors commença une scène rendue singulière par le caractère sauvage de ces cavaliers de la race mogole pure, si différents de ceux du Sud ou du Pe-tchi-li ; aux visages hâlés, aux vêtements de peaux tannées, aux petits arcs laqués et aux carquois bourrés de flèches ; tous armés d’un long fusil à mèche placé devant eux, en travers de leurs selles.

Selon la coutume chinoise, sur le désir, formulé de la façon la plus courtoise par l’Ambassadeur de France, de se borner à une visite toute pacifique et de curiosité à la Grande Muraille renommée dans le monde entier, les Tartares se mirent à entasser, avec force politesses à leur tour,