Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/353

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objections sur objections : « Ils avaient des ordres précis « du vice-roi de la province pour ne laisser approcher aucun étranger de la Muraille ; le mandarin militaire du district étant absent en ce moment, son lieutenant n’oserait jamais prendre sur lui d’accorder l’autorisation qui était demandée ; quant à eux, ils n’étaient que des officiers subalternes ayant reçu des ordres ; ne pas les exécuter, serait pour eux s’exposer aux peines les plus graves. » Et tout en parlant ainsi, ils se recrutaient à chaque instant de nouveaux venus et, sans la moindre démonstration hostile, ils formaient insensiblement une barrière vivante entre la Grande Muraille et nous.

Certes, rien n’était plus aisé que de la franchir, et probablement sans violence ; mais peut-être aussi un coup de feu tiré par l’un de nous sur quelque oiseau, un geste mal compris, l’impatience d’un de nos hommes, que sais-je ? quelque chose de très-simple, mais de très-imprévu, aurait pu, en donnant une tournure grave à la situation, fausser le sens vrai de l’expédition : le baron Gros s’est refusé à risquer de pareilles chances. Il n’a pas voulu qu’une course toute d’intérêt pittoresque et de plaisir pût devenir une occasion de collision ou même d’émotion locale, et il a donné le signal de la retraite qui s’est effectuée paisiblement, escortée