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Korée, un jalon qu’elle aurait pu conserver ou arracher, à son gré, selon les circonstances ; car ainsi on eût préservé bien des existences dans le présent comme dans l’avenir, et on aurait pu fonder, sur cette côte lointaine, l’influence du nom français.

Des questions d’un ordre à la fois moral et matériel semblent donc, dans de certaines limites, rapprocher la France de la Korée, du moins les empêcher de devenir jamais complétement étrangères l’une à l’autre.

La Korée est divisée en huit provinces, gouvernées comme celles de la Chine par des mandarins ou préfets. La forme de son gouvernement est despotique dans toute l’application du mot ; le Roi a cependant un conseil qui contre-signe tous ses décrets. La couronne est héréditaire. Le Roi n’a jamais qu’un seul enfant mâle reconnu, et si l’héritier vient à faire défaut, c’est aux Ministres qu’il appartient d’en trouver un et de le proclamer successeur légitime.

L’armée koréenne a une grande analogie avec l’armée chinoise, en ce sens que son organisation est aussi défectueuse ; c’est, en fait, une agglomération d’individus de tout âge, de toutes tailles, à moitié nus, sans discipline et sans chefs, faisant tous les métiers, sauf celui de soldat, et dont l’effectif