Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/382

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atteint, avec peine, le chiffre de dix mille hommes ; en Korée, la résistance et le danger ne seraient donc pas là. Le fusil à mèche est la seule arme des Koréens, et dans la capitale, au dire des Missionnaires, il existe un canon à poste fixe.

Comme en Chine, les mandarins y ont leurs sicaires, leurs familiers ; race déguenillée, lâche et paresseuse, la lèpre de l’extrême Orient, qui sert à soutenir le maître par-dessous les épaules, quand il se lève ou qu’il marche ; qui porte la peau de tigre, les chaînes et les verges, insignes de sa dignité ; à l’occasion, fait le service d’archers, de bourreaux, etc. ;… et en fait de supplices, les Koréens ont des raffinements inouïs : ils savent taillader le corps des victimes sans causer la mort immédiate ; ou bien ils les enterrent à mi-corps, la partie supérieure exposée à l’ardeur du soleil et aux piqûres des insectes ; ou bien encore ils désarticulent les membres avec une hideuse habileté, cherchant avant tout à prolonger l’agonie du patient.

D’après le dénombrement présenté au Roi, il y a peu d’années, la population totale de la Korée était de sept millions trois cent quarante deux mille trois cent soixante et un habitants ; mais, vu l’état incomplet de l’état civil koréen, le chiffre réel peut être, affirment les Missions, évalué à huit ou neuf millions.