Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/55

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est le seul qui, avec le résident hollandais interné à Nagha-saki, ait, on peut le dire, arraché et imposé au gouvernement japonais le droit de résider dans l’empire, en dehors des anciennes limites prescrites ; de faire même, dans l’intérieur du pays, des excursions jusqu’alors sévèrement interdites : aussi, en peu de mots, pendant notre visite, nous a-t-il fait de l’état politique et pittoresque du Japon une esquisse qui, toute rapide qu’elle a été, m’a plus frappé que tout ce que, jusqu’à présent, j’ai lu ou appris sur la terre que nous foulons depuis quelques heures.

L’esprit d’observation et la volonté me paraissent être les qualités dominantes du caractère de M. Harris. L’existence qu’il mène à Simoda est des plus simples : il n’a pour domestiques que des indigènes, spécialement des femmes, qui, au Japon comme du reste dans tous les pays asiatiques, ont en partage les plus durs travaux de la vie intérieure. M. Harris prétend être ainsi mieux servi que par des Européens ; il pourrait bien avoir raison.

Son habitation, entourée de grands et beaux arbres, de champs aux cultures variées, et de haies de camélias sauvages, des plus abondants au Japon, est située sur le bord de la baie, à une demi-lieue de Simoda, au milieu d’un groupe de maisons de pêcheurs avec lesquels le consul nous