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La Légende de Duccio et d’Orsette




À René Helleu


I


Au temps que les comtes Guidi tenaient les châteaux du Casentin, il y avait, dans la cité de Poppi, une dame noble et pauvre qui s’était retirée, après son veuvage, chez le comte Guido Novello, son cousin. Cette dame, appelée Lucrèce, mère d’un fils encore enfant, vivait en nonne plutôt qu’en personne séculière, soignant les malades, visitant les pauvres et faisant de longues retraites dans les couvents. Elle était belle et jeune encore, mais elle avait tant aimé son mari que, lui défunt, elle se regardait comme morte au monde où son fils la retenait seulement par le droit de la faiblesse et par la force du devoir. Elle attendait que Duccio fût sorti de l’enfance pour le remettre aux soins du comte Guido et se cloîtrer dans un monastère.

Quand elle n’était pas à l’église. Madame Lucrèce restait en sa chambre, avec ses femmes, à broder des ornements d’autel. La chambre, qui occupait la rondeur d’une tour, était peinte d’animaux et de feuillages,