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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/404

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garder la vraisemblance. Par là la rencontre de Cymodocée et d’Eudore est justifiée : Eudore revenoit de visiter ses champs de la Messénie lorsqu’il trouva la fille d’Homère. On verra plus bas qu’Eudore, en s’éloignant des côtes de la Grèce, contemploit de loin les arbres de l’héritage paternel ; ce qu’il n’auroit pu faire encore s’il n’eût possédé des biens au bord de la mer.


23e. — page 57.

La religion tenant mon âme à l’ombre de ses ailes l’empêchoit, comme une fleur délicate, de s’épanouir trop tôt ; et prolongeant l’ignorance de mes jeunes années, elle sembloit ajouter de l’innocence à l’innocence même.

Un critique, d’ailleurs plein d’indulgence et de politesse, a cité cette phrase comme répréhensible. J’avoue que je n’ai jamais été plus étonné. J’ai consulté de bons juges, et des juges très-sévères : ils m’ont tous unanimement conseillé de laisser ce passage tel qu’il est.


24e. — page 57.

Au port de Phères.

J’ai déjà parlé de Phères, à propos de l’arc d’Ulysse. Ce fut aussi à Phères que Télémaque reçut l’hospitalité chez Dioclès, lorsque le fils d’Ulysse alla demander des nouvelles de son père à Ménélas. (Odyss., iii.)


25e. — page 57.

L’île de Théganuse.

À la pointe de la Messénie, l’une des îles OEnussæ, qui forment aujourd’hui les groupes de Sapienza et de Cabrera, depuis Modon jusqu’à la pointe du golfe de Coron. J’ai touché à Sapienza. (Voyez D’Anville.)


26e. — page 57.

Vers l’embouchure du Simoïs, à l’abri du tombeau d’Achille.

La vue de ce tombeau m’a guéri de la fièvre, comme je l’ai raconté dans un extrait de mon voyage inséré au Mercure. On peut consulter sur ce tombeau le Voyage de M. Lechevalier. Voici de bien beaux vers ; aussi sont ils du maître :

Ἀμφ' αὐτοῖσι δ' ἔπειτα μέγαν καὶ ἀμύμονα τύμβον
Χεύαμεν Ἀργείων ἱερὸς στρατὸς αἰχμητάων,